Vu dans Le Télégramme, il y a environ une semaine, cet article sur la situation du CIO d'Auray, dans le Morbihan, qui doit fermer ses portes à la rentrée. Les usagers seront redirigés vers le CIO de Vannes, et une « permanence d'accueil » doit être organisée pour « compenser » cette fermeture.
Qu'il nous soit autorisé, grâce à l'exemple de Bernay, de rappeler que ce système de permanence s'avère inefficace, le public n'y trouvant pas la couverture horaire importante d'un CIO, et les professionnels n'y ayant absolument pas les moyens matériels, ni humains, de faire leur travail correctement, dans l'intérêt des usagers.
Notre administration a d'ailleurs proposé que la fermeture du CIO Le Havre-nord, prévue elle aussi pour cette rentrée, soit « atténuée » par la mise en place d'une permanence hebdomadaire à la Maison de l'éducation. Les équipes des deux CIO havrais, lors d'une réunion commune, se sont prononcées à la très grande majorité contre cette proposition.
Aucun bricolage ne pourra remplacer un CIO, ni atténuer les effets de sa disparition. Ouvert en 1985 en raison de l'importance de développer les services publics -en particulier les services socio-éducatifs- au coeur des quartiers populaires et défavorisés, le CIO Le Havre-nord va disparaître en raison d'économies de bouts de chandelles fumeuses, et cette fermeture va engendrer des pertes sèches en matière de nombre de jeunes rescolarisés ou maintenus en formation.
Tant pis pour les pouvoirs publics, qui devront assumer les conséquences des choix douteux de leurs administrations ; ce n'est pas aux professionnels, déjà usés par les moyens inexistants, de pallier les manquements de la hiérarchie. Et si des jeunes traînent dans les quartiers au lieu d'aller à l'école, la responsable ne sera pas très difficile à trouver, ni à pointer du doigt : Mme le Recteur en personne.
Sauvons nos CIO.