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Non à la fermeture des Centres d'Information et d'Orientation (CIO) dans l'Académie de Rouen

Le Rectorat de Rouen décide de fermer de nombreux CIO dans l'Académie en 2014-2015. Quelles conséquences pour les usagers, élèves, parents, étudiants, adultes ?...

Le point sur la situation - 27/05/15

Publié le 27 Mai 2015 par cio académie rouen in Informations, Le point sur la situation

Le point sur la situation - 27/05/15

Plus nous avançons dans le temps, et plus notre Collectif parvient à entrevoir le réel projet qui se dessine pour le réseau des CIO dans notre Académie.

Nous avons parlé en long, en large et en travers, sur ce blog et dans les vidéos "Sauvons nos CIO", des incohérences de la carte prévisionnelle des CIO dans l'Académie de Rouen, établie par le Rectorat, que voici, telle qu'elle a été présentée en comité technique académique le 30 mars dernier :

Le point sur la situation - 27/05/15

Nous nous sommes longuement étonnés de ce que cette carte ne présentait que 9 CIO d'Etat "officiels" (8 en réalité si l'on tient compte du regroupement Rouen-sud/Rouen-centre), alors que le projet ministériel en prévoit 11 dans la carte-cible !

Nous nous sommes étonnés également de la présence de 3 "sites", une notion dont nous n'avions jamais entendu parler auparavant, et qui n'a pas d'existence juridique ! On ne peut donc y affecter les personnels, et on peut les fermer du jour au lendemain sans aucun compte à rendre à qui que ce soit...

Nous avons enfin constaté qu'il ne demeurait que 2 CIO annexes entretenus par les collectivités locales (municipalités), alors qu'aujourd'hui ce sont 5 annexes qui sont entretenues de la sorte, et qu'aucune municipalité n'a annoncé une volonté de désengagement !

Alors que la Ministre elle-même a rappelé que la carte-cible n'est pas un maximum à atteindre, mais bien un minimum sur lequel s'appuyer, nous n'avons pas compris le choix du Rectorat de ne pas atteindre le nombre de CIO d'Etat fixé par le Ministère (!) et de ne pas continuer à profiter en plus de 5 financements municipaux pour augmenter le nombre de structures.

En effet, nous pourrions obtenir 11 CIO d'Etat + 5 CIO annexes "municipaux" = 16 CIO en tout. Au lieu de cela, le Rectorat prévoit 9 CIO d'Etat + 2 CIO annexes "municipaux" = 11 CIO en tout.

Nous avons pensé que le Rectorat confondait la carte-cible des CIO entretenus par l'Etat avec la carte des CIO dans leur globalité, et qu'une interprétation très restrictive et faussée avait poussé l'administration à croire que la carte ne devait contenir que 11 CIO en tout.

Aujourd'hui, nous en savons plus.

En réalité, l'administration dit avoir reçu pour consigne du Ministère de n'avoir que 11 "immatriculations". Une immatriculation, c'est un numéro d'établissement reconnaissant l'existence légale d'une structure, où les personnels peuvent donc être affectés et qui est contrainte à des règles de fonctionnement d'un service public standard (temps d'ouverture, conditions d'accueil du public...).

L'administration rectorale prétend que le Ministère la contraint à n'avoir que 11 CIO en tout, soit 11 immatriculations : cela expliquerait les fermetures des annexes d'Eu et Vernon (leur transformation en "site" ne peut cacher cela), la fermeture sèche du CIO Le Havre-nord, et la transformation en CIO d'Etat de Dieppe... et de Fécamp et Lillebonne, aux dernières nouvelles !

Cela n'apparaissait pas sur la carte présentée -et actée- lors du comité technique académique de mars dernier ! Pensez-vous que cela signifie que ces CIO seront réellement repris par l'Etat ? Il semblerait que non ! Les CIO de Fécamp et Lillebonne seraient toujours hébergés à titre gracieux par les municipalités !... Une étatisation à la charge des communes, en somme ! Incroyable...

Reprenons : 11 CIO d'Etat "officiels" : Le Havre (résultat de la fusion Le Havre-nord/Le Havre-sud), Fécamp, Lillebonne, Dieppe, Neufchâtel, Rouen-sud, Rouen-centre, Elbeuf, Louviers, Evreux et Pont-Audemer.

Mais : 3 entités supplémentaires sans existence juridique (les "sites" de Mont-Saint-Aignan, Vernon et Eu), un regroupement/entassement de Rouen-sud et de Rouen-centre, une "étatisation" foireuse de Lillebonne et Fécamp (et Dieppe ?) à la charge des municipalités.

Il n'y a pas à dire : quelle clarification de la carte des CIO, n'est-ce pas ? Quelle ironie, surtout...

Le point sur la situation - 27/05/15

Néanmoins, plusieurs choses ne tournent pas rond, dans les explications du Rectorat !

1)L'administration prétend que c'est le Ministère qui exige 11 immatriculations, ni plus, ni moins. Mais les audiences obtenues au Ministère, et les informations données par la Ministre, ne sont pas cohérentes avec ça !

Nous, on nous a parlé de CIO d'Etat, pas d'immatriculations, et il a été précisé qu'il ne s'agissait que d'un minimum.

Alors, qui ment ? Sans doute notre administration rectorale fait-elle preuve de mauvaise foi ; sans doute pourrait-elle faire bien mieux, pour les CIO, mais cela nécessiterait de mettre un peu d'argent sur la table.

Mais il est aussi certain que des ordres et contre-ordres émanent du Ministère, sans cohérence d'ensemble entre ce que dit le cabinet ministériel et les directives données par des hauts fonctionnaires "séculaires" de la DGESCO...

En clair, certaines personnes, au Ministère, semblent se satisfaire des disparitions de CIO, et ne comptent pas réaliser le plan de reprise promis par le Ministère. La rue de Grenelle a annoncé 70 "étatisations" de CIO sur le territoire français, ce qui signifierait un apport budgétaire correspondant (on nous a même dit que le fonctionnement d'un CIO était mesuré en moyenne à hauteur de 35.000 euros annuels).

Cependant, les hauts fonctionnaires qui ont les CIO dans le collimateur profitent des financements des collectivités pour étatiser sans débourser un sou. Le problème : cet argent manquant engendre nécessairement la poursuite des fermetures de CIO !

Certains recteurs, d'ailleurs, ont décidé de ne pas appliquer les consignes des hauts fonctionnaires de la DGESCO, mais bien celles de la Ministre : ils ont remonté une carte des CIO tenant compte strictement du nombre de CIO d'Etat, amplifiée des CIO entretenus localement auxquels ils n'ont pas touché !

La preuve qu'il s'agit bien d'un choix : certains recteurs prennent le parti d'appliquer les consignes de la Ministre ; d'autres, comme à Rouen, choisissent le camp de la DGESCO, qui fait mentir cette même Ministre.

2) Pourquoi avoir autant tardé à annoncer les (fausses) étatisations de Lillebonne et Fécamp ? Des tractations ont-elles encore cours, dont nous ne serions pas avertis ?

Oh non, ne commençons pas à sous-entendre que le Rectorat agit dans notre dos, voyons, ce n'est tellement pas son habitude...

3) Pourquoi ouvrir à Mont-Saint-Aignan un "site" dépendant de Rouen-centre, alors que ce CIO va être regroupé avec celui de Rouen-sud dans des locaux inadaptés ? Pourquoi ne pas transformer directement le CIO d'Etat de Rouen-centre en CIO d'Etat de Mont-Saint-Aignan ?

Cela ne changerait pas le nombre d'immatriculations, et permettrait le maintien du maillage territorial sur l'agglo... pour qui considérerait que les CIO sont importants...

L'administration prétend que les locaux prévus à Mont-Saint-Aignan sont trop exigus pour accueillir un CIO complet ; cet argument laisse pour le moins dubitatif quand on sait que plus de 40 personnes vont être regroupées dans moins de 200 mètres-carrés sur Rouen !...

Non, en réalité, le temps des deux entités administratives Rouen-sud/Rouen-centre est compté. comme partout ailleurs en France où des regroupements ont eu lieu (Metz, Reims, etc.), la fusion aura lieu à court ou moyen terme. Et le site de Mont-Saint-Aignan fermera très probablement dès que le Rectorat aura besoin des quatre bureaux alloués pour autre chose...

Pour résumer, la politique de casse du réseau des CIO, voulue par Mme le Recteur et par certains hauts-fonctionnaires du Ministère, continue.

Et le cabinet de la Ministre ne dit rien. Et l'inspecteur général en charge de l'orientation laisse faire sans se manifester.

N'usons pas de la même langue de bois que nos administrations : on continue de nous prendre pour des imbéciles, et nos usagers avec.

Sauvons nos CIO.

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