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Quelques jours après la démonstration de force des agents des services publics de la ville de Rouen, dénonçant la rigueur budgétaire, la maltraitance des personnels et la dégradation des services aux usagers, se tenait aujourd'hui une manifestation très importante dans le centre-ville de la capitale haut-normande.
Il s'agissait d'un rassemblement à l'appel d'une intersyndicale CGT-FO-SUD-FSU, afin de protester contre les conséquences néfastes et insidieuses de la réforme territoriale en matière d'emploi et de qualité des services publics.
Alors que se tenait la première journée du Congrès de l'Association des Régions de France (ARF) au Théâtre des Arts, et que l'on y attend la Ministre de la Fonction publique et de la Réforme territoriale -preuve dans ce seul titre que les deux ont un rapport direct !-, les manifestants, partis du Cours Clémenceau vers 10h, ont bloqué le centre-ville une bonne partie de la journée, exprimant ainsi aux présidents de Régions leur crainte quant aux conséquences des redécoupages administratifs.
Avant cela, dès 9h, l'équipe du CIO Rouen-centre était mobilisée pour manifester devant ses locaux, à côté de la gare. Des locaux que les personnels vont devoir quitter cet été, en vue d'un regroupement insensé dans ceux du CIO Rouen-sud, quartier Saint-Sever, déjà trop petits pour accueillir un seul CIO et ses usagers !
Un "site", genre de "machin" ou de "truc" pour lequel il faut bien trouver un nom même s'il n'a aucune existence juridique, devrait être créé dans des lieux appartenant au Rectorat de Rouen, sur les hauteurs, à Mont-Saint-Aignan. Il ne sera constitué que de trois bureaux (alors que le CIO compte à l'heure actuelle plus de 20 personnes !) et d'aucune salle de documentation, ne permettant pas d'envisager un simple déménagement du CIO Rouen-centre là-bas.
Pour couronner le tout, comme ce fut le cas lors des fermetures des CIO de Barentin, Montivilliers et Bernay, aucune opération de communication n'a été réalisée par le Rectorat envers les usagers et les partenaires. Les gens vont donc se casser le nez devant la porte des actuels locaux le 20 août prochain, date de réouverture des CIO dans l'Académie !
De quoi provoquer la colère des équipes. Voici donc le communiqué de presse de l'équipe du CIO Rouen-centre :
Le CIO Rouen-centre a donc fermé ses portes en cette journée du 25, afin de marquer le coup. De nombreux membres du personnels se sont placés en grève, afin de protester contre la fermeture d'un service public. Quand on sait que l'argument-massue des pouvoirs publics est d'arguer la montée en puissance des Régions, via le SPRO, pour justifier le fait de ne pas réassurer tous les CIO de France, cette journée de manifestation dans le cadre du Congrès de l'ARF tombait à point nommé.
Plusieurs journalistes sont venus couvrir l'action devant le CIO Rouen-centre, dont ceux de Tendance-Ouest (article ci-dessous) et de Paris-Normandie.
Les personnels ont ensuite rallié le cortège devant le Théâtre des Arts, rejoints par des collègues solidaires du CIO Rouen-sud, et échangé avec différents conseillers régionaux, sortis du Congrès pour aller à la rencontre des manifestants.
Le Paris-Normandie a suivi cette journée d'action, et partagé les photos.
La fermeture d'un CIO de plus -puisqu'il s'agit bien de cela, n'en doutons pas- est un véritable scandale pour une agglomération de cette importance. Au passage à l'an 2000, l'agglo rouennaise comptait 6 CIO (Maromme, Bihorel, Rouen, Sotteville, Barentin et Elbeuf). Elle n'en comptera bientôt plus que 2, pour 600.000 habitants !!!
A quoi nous sert de réformer le territoire, si c'est pour que cela desserve toujours plus les citoyens ? Et que l'on ne nous parle pas des économies à réaliser : le coût de fonctionnement moyen et annuel d'un CIO est, de l'aveu même du Ministère, estimé à 35.000 ridicules euros ! Une goutte d'eau dans les budgets de l'Etat, de la Région, du Conseil départemental, de la Métropole (agglo) et de la ville ! Et aucune de ces cinq entités n'est foutue, dans l'intérêt des jeunes, de trouver un montage financier pour proposer ces 35.000 tout petits euros annuels, et sauver une structure qui scolarise et rescolarise des milliers de jeunes par an ?
Mais à quoi servez-vous, les élus et les administratifs ? A rien ? Alors, qu'on économise vos salaires pour préserver des services publics peu onéreux, et au rendement humain maximal !
Sauvons nos CIO !